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01/05/2013

Théorie... fumeuse et néanmoins répandue.

 

Dans les années 70 (1970, l'antiquité...) les étudiants se racontaient l'un l'autre une histoire dite « paradoxe de l'oeuf dur ».... Une comptine anodine sur la différence entre « grandes écoles » (Polytechnique, Normale Sup, Les Ponts, l'Ena, etc..) et la « fac »... Fac qui, à l'époque, s'ouvrait à tous, du moins à un plus grand nombre ( à l'époque seuls 5% des enfants « d'ouvriers » obtenaient le Bac)... La contestation était dans l'air.. Une époque formidable... Y compris la contestation du savoir « académique », que, à l'époque, nous qualifiions de « bourgeois ».... Une époque de « folie radicale », bien loin, incroyablement loin de notre époque actuelle, située seulement quarante ans après... « Comment va le Monde, Monsieur ?.... Il tourne, Monsieur !... ». A cette époque, donc, on se racontait entre nous, gens de Fac, une bonne histoire. Elle commence par un principe :

 - Pour faire cuire un oeuf dur, on prend une casserole, on la remplit d'eau froide, on la fait bouillir et, quand l'eau bout, on y dépose l'oeuf délicatement. Quand l'eau bout de nouveau, on compte dix minutes et, ensuite, on verse l'eau bouillante et on remplit la casserole d'eau froide pour refroidir l'oeuf dur.

 La question perfide, à ce moment, est : j'ai une casserole d'eau chaude et je veux faire cuire un oeuf dur. Quelle doit être ma démarche ?....

 A partir de là, , les réponses vont diverger absolument....

Les étudiants de « Fac » vous répondront :

 - Je pose la casserole d'eau chaude sur le gaz, je la fais bouillir, j'y mets l'oeuf dix minutes et , ensuite, je le refroidis... Bon appétit

 Les étudiants des « grandes écoles » auront une réponse totalement différente :

 - Je jette l'eau chaude, je remplis la casserole d'eau froide et je reprends le processus précédent....

 Ainsi va notre monde actuel... Les « économistes » défilent, proposent l'un après l'autre les mêmes solutions, la croissance, l'emploi, le travail, le mérite, et toutes ces choses apprises durant leur cursus qui, la plupart du temps, vous remarquerez, a passé par une « grande école » … d'économie...

Or, de croissance, il n'y a plus. D'emploi, il n'y aura plus.... D'économie, on ne parlera bientôt plus.. Tout simplement parce que « l'économie » n'est pas une science... En aucun cas.... Tout au plus une expérience pratique.... En aucun cas (j'insiste), une science... Et donc, exclut absolument toute « doctrine » autre que la conviction personnelle, le récitage idiot des principes appris pour « avoir son examen.. »...

 De croissance, il n'y aura plus.. d'emploi, il n'y aura plus jamais....

 Ce qui me remémore une autre histoire, de la même époque (on fait dans l'humour, décidément..), une histoire que racontait une certain Fernand Reynaud, celle dite « des croissants » .. (Croissants, croissance, j'espère que vous admirez …)

 Un monsieur entre un matin dans un bar et demande un café avec deux croissants... Le garçon, confus, lui répond que, malheureusement, ce matin là, tout à fait exceptionnellement, il n'y a plus de croissants. Le client ne s'énerve aucunement : plus de croissants ? C'est pas grave !... Donnez-moi.. un chocolat …. Avec deux croissants !... Le garçon s'arme de patience : comme je vous l'ai déjà dit, monsieur, il n'y a plus de croissants.. je suis désolé …. Plus de croissants ?... Mais ce n'est pas grave.. Donnez-moi un thé... Avec deux croissants !.... A la fin, le narrateur a cette phrase sublime : moi, à la place du garçon, j'aurais pris les deux croissants et je lui aurais foutu sur la gueule....

 Les économistes n'ont qu'une idée, une seule, une idée fixe : il faut de la croissance pour créer de l'emploi. Au nom de cette idée, qui est leur seule idée, ils sont capables de précipiter le monde dans le chaos !.. Il faut de la « croissance » !.... Pour créer de « l'emploi » !....

 Il n'y aura plus de croissance.. Il n'y aura plus d'emploi.... A votre place, je prendrais la croissance et l'emploi et je leur foutrais sur la gueule.....