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25/04/2018

Sémantique macronienne I

Comprendre la sémantique Macron :

 

Si il vous dit : « Si les choses continuent ainsi, on enseignera bientôt le Coran à l'école »

 

Si il vous dit : « Les femmes voilées envahissent l'espace public »

 

Si il vous dit : « Il est évident que la France a des racines chrétiennes »

 

et que, vous, indigné, vous répondez : « vous avez un problème avec les musulmans ? »

 

Alors Macron vous répondra : « je n'ai jamais dit le mot musulman … »

 

 

Si il vous dit : « Les extrêmes sont méprisables »

 

Si il vous dit : « La gauche dogmatique est archaïque»

 

Si il vous dit : « L'idée de taxer les riches est une idée du dix neuvième siècle»

 

et que, vous, révolté, vous répondez : « vous avez un problème avec les rouges ? »

 

Alors Macron vous répondra : « je n'ai jamais dit le mot communiste … »

Sémantique macronienne II

Macron a récemment prononcé trois phrases :

 

1) Nous sommes dans un Etat d’ordre : je n'avais pas remarqué que la devise de la France faisait référence à l'ordre. Et quel ordre ? L'ordre naturel cher aux économistes libéraux et aux tenants de la loi du plus fort ? Le concept ici évoqué serait celui de l'ordre républicain. Pour notre monarque actuel, donc, la loi de la majorité. Or, la majorité, aujourd'hui, compte tenu de l'asservissement total des ministres et des députés REM, c'est un seul homme, Macron. L’État, c'est moi. Donc, ce que veut notre président, c'est SON ordre. Et quel semble-t-il être ? Beaucoup d'observateurs parlent, et de plus en plus, d'une gouvernance autoritaire. Un président autoritaire qui parle d'ordre, ça vous rappelle quoi ?

 

2) Je ne suis pas le président des riches. Les riches n'ont pas besoin de moi, ils se débrouillent tout seuls : la première question qu'on pourrait lui poser, c'est de savoir pourquoi, s'ils se débrouillent si bien tout seuls, il les aide autant ? En allégeant, par exemple leurs impôts ou en leur faisant des cadeaux type CICE. Mais il y a une autre signification derrière cette phrase qui peut paraître absurde et idiote. Avec cette phrase, Macron semble entériner cette idée assez discutée sous le terme générique de « cécession des riches ». En effet, quelques sociologues font remarquer que, depuis quelques décennies, pour la première fois dans l'histoire des sociétés humaines, ce sont les riches qui se marginalisent, volontairement, pour s'enfermer dans des espaces où ils sont ensemble. En refusant, par exemple, de payer leurs impôts et, plus généralement, de payer pour les autres, les plus déshérités. C'est un sujet qui a été beaucoup évoqué, ces derniers temps, à propos de la volonté d'indépendance de la Catalogne, la plus riche des provinces espagnoles, dont la motivation principale serait de ne plus vouloir payer pour les provinces moins bien loties. C'était, tout le moins, un argument des adversaires des séparatistes. Mais il existe de nombreux autres exemples en Europe, à commencer par Merkel qui veut garder ses sous et refuse de payer pour la Grèce. Mais, en France même, on peut très bien constater le même phénomène, particulièrement chez les « premiers de cordée » comme dit l'autre, qui considèrent de plus en plus que leur fortune est totalement légitime et refusent, donc, de la partager, serait-ce avec ceux qui l'ont créée, leurs ouvriers. On parle volontiers de « charges » plutôt que de cotisations, qu'on refuse d'acquitter, d'ailleurs. C'est pourquoi cette phrase de notre « leader », à l'air anodin, est très significative : il est d'accord pour que les « riches » soient considérés comme « à part ».

 

3) Nous avons la preuve de l'utilisation de gaz toxiques en Syrie : là, mon camarde, tu pourrais regretter ta légèreté. Certains de tes adversaires, la Russie en particulier, réfutent totalement le fait que ces attaques auraient pu avoir lieu. Tu aurais l'air bête si jamais ils finissaient par imposer leur version. Ta réputation de personne « très intelligente » ferait « pschittt... » d'un coup. Et bien malin qui saura jamais la vérité. Car le camarade Poutine, lui, met le paquet. Il est entré dans un combat médiatique que, compte tenu des moyens qu'il développe, te laisse peu de chances sur le terrain de la communication, terrain sur lequel, pourtant, tu as fondé tout ton pouvoir … Là, c'est carrément ce qu'on nomme de sales draps. En plus, comme tu l'auras remarqué, le combat s'est étendu sur le sujet de la prétendue « totale réussite » de l'opération, puisque la nouvelle selon laquelle la plupart de tes missiles ont foiré se répand partout. De sales draps …

 

Un mot revient dans tous ses discours : inquiétude. Un élément de langage, comme ils disent, un petit refrain repris par tous les élus et les ministres REM. Nous serions inquiets. Et, eux, bien entendu, ils sont là pour nous rassurer. Macron, surtout, qui, du haut de ses 40 ans, se sent une âme de père de la nation, une formule employée par leurs partisans pour Pétain ou Staline, par exemple. Bah non, mon camarade. On est beaucoup, dans ce pays, à ne pas être foncièrement inquiets. On est révolté. Ton monde, on n'en veut pas, c'est aussi bête que ça. Mais révolté est un mot qui ne fait pas partie de ton univers mental. Toi, c'est un projet, une ligne droite et aucun doute. Se révolter est une perte de temps. Ton univers, c'est le concret, rien que le concret et aucune révolte contre ce que tu nommes le réel. On relève ses manches et on marche. Personnellement, je trouve que ce mot, que tu as choisi pour expliquer les réticences tout à fait justifiées de « ton » peuple, en dit bien plus sur toi que sur nous. Car, en matière d'inquiétude, tu t'y connais. Quiconque a vu ton regard dans les images de propagande diffusées par les médias qui te sont inféodés a pu constater dans tes yeux une énorme inquiétude sur toi-même, inquiétude que tu tentes toujours de dissiper en fanfaronnant, par exemple en entretenant le mythe d'une pensée complexe et d'une culture philosophique solide. D'ailleurs, cette inquiétude ne peut étonner personne de la part d'un homme qui se promène partout avec sa maman, serait-elle symbolique.

12/04/2018

Macron ...

Ça alors ! … Les bras m'en tombent, les mots me manquent, sidéré, abasourdi, ça me troue le cul … Voilà bien longtemps que je n'avais pas entendu un discours aussi réac …, que je n'avais pas vu un gouvernement aussi répressif, aussi ouvertement et systématiquement violent, aussi brutal, aussi intolérant à toute contestation, avec autant d'emprise sur les médias, bref, ce qu'il y a cinquante ans on dénommait facho …

 

Lorsque Mr Macron a été candidat, j'étais comme à peu près tout le monde : j'en ignorais à peu près tout. Lorsqu'il a été élu, et mal élu, puisqu'il ne l'a été que « par défaut », pour nous éviter une présidente indigne, j'ai fait comme tout le monde, j'ai attendu pour voir et appris qui il était. Ce qui ne m'a pas empêché d'avoir de solides doutes sur le personnage. En particulier sur son parcours, qu'il soit intellectuel, politique ou professionnel. Je n'ai pas été déçu. ENA, Inspecteur des finances, banque Rothschild, profil ultra libéral. Puis, politiquement parlant, MDC ( Chevènement), PS, membre du cabinet de F. Hollande, Ministre de l'économie, puis En Marche, parcours un tantinet louvoyant, peu démonstratif d'une quelconque rigueur ni d'une probité ( au sens nietzschéen) exemplaire. Il m'est rapidement apparu comme un exemple vivant d'un personnage de roman excessivement ambitieux, d'une sorte de Rastignac moderne. Mais lorsque j'ai appris que son mentor avait nom Ricoeur, là, mes doutes se sont dissipés. Je savais à qui j'avais affaire. Je n'avais pourtant pas idée de l'extrémisme du personnage. Qui, bien entendu, s'est évertué à me faire passer, moi, moi aussi, parce que je ne suis pas une personne dont on parle, pas un premier de cordée, à nous faire passer, nous autres, les républicains laïcs convaincus, pour les « vrais » extrémistes, les vilains, les pas beaux, soulignant par là sa notion très relative de la réalité. Démontrant, avant tout, que ce qui compte pour lui c'est l'image, le ressenti, la communication, comme il était prévisible, ce qu'il confirmait. Après cette étape est apparue la propagande. Très efficace, je dois reconnaître. Ce qui, pour moi, ne faisait que confirmer les doutes. L'important, ici, c'est d''expliciter la nature de ces doutes. Il tient à la mémoire. Je me suis bêtement souvenu, rien que souvenu, que le nazisme français n'avait pu éclore que grâce à l'espèce de « marais » qui existait, entre 33 et 39, au sein de la mouvance « socialiste molle » dont l'icône reste Laval, futur second de Pétain, mouvance qui est exactement l'endroit d'où vient Macron. Là, j'ai compris ce qui nous attendait. Dans le contexte mondial actuel, l'éclosion, partout, de « démocratures » qui signent probablement la fin de nos démocraties fatiguées, la France n'a pas échappé, malgré ce qu'on en a pensé après la défaite de la Le Pen, au courant dominant. Ce qui nous attend, c'est un régime que d'aucuns, de par le monde, et pas que les plus radicaux, nomment le « fascisme économique ». Le doute que j'avais après l'élection sur la possible dérive autoritaire de notre jeune président se dissipe : nous y allons tout droit. Le signes sont évidents : mépris du peuple, dédain pour un parlement godillot et, surtout, pour l'opposition, usage excessif de la force publique, réformes brutales imposées sans concertation, muselage de la presse libre, bellicisme patent envers les pays honnis par la communauté internationale, soutien aux chasseurs on y est. Or, vous l'aurez remarqué, aucune démocrature ne tient sans une religion ou, pour quelques unes, un dogme intangible, comme en Chine, par exemple. La dérive autoritariste mondiale, aux USA, en Turquie, en Hongrie, au moyen Orient, pour les plus évidentes, reposent, pour la plupart, sur la mise en avant d'une religion. Or, que vient de faire notre président ? Au mépris de la loi de 1905, qu'il se prépare d'ailleurs à modifier (par ordonnance, je suppose …), Mr Macron, dans un discours où certains voient, comme morale sous-jacente, un évident mépris des droits des LGBT ainsi qu'une remise en cause des avancées éthiques attendues sur l'avortement, la PMA et la GPA (qui ne sera pas acceptée sou son règne), vient de ramener sur le devant de la scène deux questions que l'on croyait à jamais réglées : les racines chrétiennes de la France et la pertinence de cette religion dans le débat public. Tout cela au titre d'une « modernité », d'un changement, du mouvement, quand il nous ramène plus d'un siècle en arrière. Tout comme il le fait, d'ailleurs, en même temps, pour les acquis sociaux des travailleurs de ce pays et leur niveau de vie. En Marche, certes, mais en marche arrière. Et tout cela au nom d'un dogme puissant, la théorie économique libérale, énoncée au cours des derniers siècles à partir des théories de Locke et Smith (17° et 18° siècles) et scellée, pour l'époque moderne, par les accords de Bretton Woods (1944-45). Du moderne, comme on voit. Et c'est là qu'il est donc temps de s'intéresser au jeune président. Si l'on en croit ses plus fidèles collaborateurs, Collomb, Castaner, Griveaux, Ferran, j'en oublie, le sieur ferait montre d'une intelligence remarquable et inspirerait une admiration sans limite. Autrefois, on aurait appelé cette attitude « culte de la personnalité ». Or, comme vous le savez, c'est dans les dictatures les plus dures, Corée du Nord, Russie, Turquie, Chine, Syrie, Bolivie, Cuba, qu'on trouve les pires exemples de culte de la personnalité. En résumé, donc, tyrannie peut-être mais, d'évidence, des signes inquiétants : un dogme intangible, une religion, un culte de la personnalité naissant. Mais, outre cette prédiction hasardeuse et dont j'espère qu'elle ne se réalisera pas, je voudrais surtout revenir sur l'intelligence supposée admirable de notre chef de l'état. J'ai souri, récemment, en voyant, sur un site « rebelle », Emmanuel Todd dire en souriant que Mr Macron ne serait pas « fute-fute ». Ce qui, dans l'ambiance actuelle, est totalement iconoclaste. Pourtant, il ne faisait là que confirmer un ressenti personnel et, depuis, de plus en plus répandu. Non, Mr Macron n'est pas intelligent. Pour moi, cette affirmation relève de la propagande, tout comme l'est son mythe de la « pensée complexe ». Pensée complexe, mon cul !… Le sommet de cette propagande a été atteint par un journaliste renommé quand il a publié son « Un président philosophe » en 2017. Alors là, c'est non, Brice, carrément non. Pas plus que vous, d'ailleurs, qui semblez, justement, souffrir de ne pas l'être. Ralph Emerson, philosophe états-unien, inspirateur de Thoreau, déclara, aux alentours de l'année 1837 : « il n'y a pas de philosophe américain, il n'y a que des professeurs de philosophie ». Cette formule est de plus en plus vraie. Non, Brice, Macron n'est pas philosophe. Il jouit d'une excellente mémoire, c'est manifeste, semble être assez empathique, ce qui lui permet d'adapter sans cesse son discours à son auditoire, certes, mais philosophe, il ne l'est pas le moins du monde. Ni supérieurement intelligent ni philosophe. Un journaliste disait de lui, à propos de son dernier discours, qu'il aurait une très bonne note en philo pour ce discours. Tout est dit. Mr Macron récite sa leçon mais n'en pense pas pour autant. Pour moi, il n'est rien d'autre qu'un singe savant, un perroquet doué, un pur produit de la culture élitiste dispensée dans les meilleures écoles de la République ( dont il a profité, donc ...) mais dont le savoir sera toujours théorique et très loin du réel et, pour employer un gros mot, de la vérité. Pique spéciale pour tous ceux qui croient dur comme fer qu'il n'y a aucune vérité universelle … Qu'ils lâchent le téléphone qu'ils ont en main et me racontent où il est après … Sur le sol ? Non ? La gravité, donc, ce serait vrai ?… La vérité ne peut exister dans une société qui fait ses profits sur le mensonge … Propagande ! ... Et quand bien même elle nous serait inaccessible, cela n'empêche pas la vérité d'exister. Ce que nous avons sous le nez est simple : un homme jeune, loin du réel, qui impose sans sourciller les théories apprises, sans nuances, à la lettre, loin, très loin de la manifestation d'une quelconque intelligence. Il est à noter, d'ailleurs, que son mentor, Ricoeur, s'il est souvent présenté comme un phénoménologiste, consacrera une partie importante de son œuvre à l'herméneutique ainsi qu'aux relations entre philosophie et religion. On pourrait y voir une des racines du discours devant les évêques, ce qui démontrerait, de nouveau, un suivisme documenté plutôt qu'une réflexion propre sur ces sujets. Pour finir, donc, en soulignant son mépris notoire pour le peuple, je dirais que Mr Macron n'est pas du tout l'homme qu'on nous présente. Scolairement cultivé, certes, mais ni extraordinairement intelligent, ni philosophe, ni moderne mais de droite, autoritaire et catholique. Un profil qui me rappelle celui d'un certain maréchal : travail, famille, patrie … L'avenir nous dira qui a raison.