18/11/2014
Zaz et l'insouciance.....
Un peu innocemment, avec naïveté et, peut-être, sûrement, un brin de bêtise et d'inculture, probable, je trouve que la dame ZAZ a quand même levé un lièvre en annonçant qu'il y avait une certaine insouciance dans le Paris occupé des années 40. Je conçois ce que cette affirmation peut avoir de choquant pour des gens de ma génération dont les parents et grands-parents ont souffert sous l'occupation, ont été internés, déportés, tués. Mais dame ZAZ n'a que 34 ans. Et quelle peut bien être la vison d'une jeune femme de 34 ans sur cette époque, après un parcours normal dans l'éducation nationale, où ces questions sont peu évoquées ? Cette vision, elle est forcément issue, pour sa génération, de ce qu'on en a vu au cinéma et à la télévision. Surtout à la télévision. Quelle est donc l'image qu'en ont donné nos chers médias ? Si j'en crois l'actuelle série « culte » de France 3, « un village français », les médias nous servent une sorte de bouillie ni « collabo » ni « héros » dans laquelle il est bien difficile de reconnaître ce qui est le « bien » de ce qui est le « mal », serait-il, en l'occurrence, le mal absolu. Je comprends donc, avec la vision lointaine qui doit être celle de cette jeune femme, que l'on puisse tomber dans le « tout se vaut » et j'aimerais qu'on reconnaisse, à tout le moins et à sa décharge, que, pendant l'occupation, il y avait effectivement une France insouciante, celle des artistes, et l'on peut penser que seuls les artistes intéressent ZAZ, par exemple Edith Piaf, Suzy Solidor, Maurice Chevalier, Charles Trenet , Mistinguett, Sacha Guitry, Picasso, Matisse, Poulenc, Messiaen, Sartre, Simone de Beauvoir, Marcel Carné, qui, tous, ont tranquillement continué d'amuser le peuple en chantant, en écrivant, en faisant des films, en jouant chaque soir au théâtre, etc …. Et très souvent, effectivement, dans une certaine insouciance. Ce que je crains, c'es qu'une nouvelle fois, un peu comme avec le cas Nabilla, la France « bien-pensante » profite encore de l'occasion pour se draper et nous resservir la salade un peu rance de la Franc héroïque et « unie contre le Boche »..... Malheur à Zaz, la pauvre, qui, très involontairement, a mis le doigt sur un problème non réglé et qui, de ce fait, a suscité la haine d'eux-mêmes qu'entretiennent toutes nos élites, persuadées qu'elles sont que, pendant cette période, elles n'auraient sûrement pas été à la hauteur de leur morale propre. L'école de la République Française part depuis longtemps en lambeaux. La morale de l'histoire ne peut donc être autre que cette phrase attribuée à Lincoln : « Vous trouvez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance !.. ». Je veux bien connaître, au cas par cas, le niveau d'études de tous ceux qui s'indignent contre Zaz et, surtout, à quoi ils doivent ce niveau. Je parie pour l'héritage.
18:44 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Je crois sincèrement que Zaz ne s'est pas rendu compte que ses propos pouvaient heurter . Elle voulait , comme vous le dites , certainement parler des artistes qui durant cette sombre période continuaient à faire leur métier : distraire le public pour lui faire oublier ce marasme . C'est sans doute la mission de dame Zaz aujourd'hui , nous faire oublier la crise.
Écrit par : Jerry Ox | 18/11/2014
Les commentaires sont fermés.