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28/09/2017

Catalogne

Ce qui se passe en Catalogne est à mon sens bien plus compliqué qu’on voudrait nous le faire croire. La revendication d’autonomie de cette région d’Espagne peut, en effet, au premier abord, paraître tout à fait légitime eu égard à la spécificité culturelle de cette province. Comme le sont, à mon sens, les revendications bretonnes ou basque. Le projet d’une Europe des régions ne m’a jamais paru absurde. Sauf que, dans le cas présent, il semblerait que la Catalogne, plus riche région d’Espagne, veuille acquérir son autonomie pour des raisons peu avouables : garder l’argent et ne plus partager avec les « pauvres », ne plus payer pour les « gueux » et, par là, donc, remettre en cause la solidarité entre personnes habitant un même pays. Plus abruptement : un refus de faire société. Rien de reluisant, donc. Plutôt un désir de faire de la Catalogne un ghetto pour riches. A l’appui de ce point de vue, il n’est qu’à regarder la réaction mitigée de Ada Colau, Maire de Barcelone élue avec le soutien de Podemos et du mouvement Podemos lui-même. Pourquoi cette fraîcheur ? Tout simplement parce que cette revendication est, pour beaucoup de Catalans, un refus de la solidarité, vertu cardinale pour Podemos. Mais, pour autant, on ne peut analyser le tapage qui entoure la menace, pour l’état espagnol, qui entoure l’éventuelle tenue d’un référendum sans prendre en compte la réaction plus qu’autoritaire du pouvoir central espagnol. Et cette réaction, on ne peut en parler sans en référer à l’histoire et à la dictature franquiste. Pour cela, il faut se souvenir des deux choses. D’une, que la Catalogne, fut, avec le pays basque, le lieu de la plus grande résistance à Franco. De deux, qu’une partie non négligeable du personnel politique espagnol est, encore de nos jours, très imprégné des idées fascistes qui dominaient le pays jusqu’en 1975, mort de Franco et avènement d’une nouvelle royauté. Ainsi donc, l’attitude très autoritaire de Mr Rajoy, qui se dit lui-même « de droite », réveille de très mauvais souvenirs et parvient même à attirer envers les indépendantistes une certaine sympathie, se révélant totalement contre-productive en plus de paraître suspecte. Bien malin, donc, qui peut aujourd’hui définir les motivations profondes du peuple catalan en faveur de l’indépendance. Égoïsme ou anti-fascisme ? La réponse est évidemment : un peu des deux. L’important, c’est donc de savoir où se situe le point d’équilibre entre ces deux sentiments.

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