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20/11/2009

T P

L’un des arguments ressassés en faveur de la suppression de la TP (taxe professionnelle) est que, d’abord, la France est le seul pays à avoir une telle taxe sur l’entreprise, et, deuxièmement, que c’est cette taxe qui serait responsable du déficit de croissance de l’économie française, estimée à environ trois points, par rapport à l’Allemagne, le pays le plus souvent cité en exemple. C’est une vision totalement fallacieuse et manipulatoire de la réalité économique. Le déficit français tient avant tout à la structure même de son potentiel industriel. La France a raté l’un après l’autre les trains de la reconversion industrielle. L’Allemagne est, par exemple, en pointe, dans le domaine des énergies renouvelables. Les éoliennes que nous installons sur notre territoire viennent, pour beaucoup, .. d’Allemagne. Les panneaux solaires, thermiques ou photovoltaïques, de même. L’Allemagne a massivement investi dans des programmes d’habitat à énergie positive. Le seul domaine où ce pays ne nous en remontre pas, c’est celui de l’automobile. Où, par ailleurs, nous ne brillons guère par notre esprit novateur. Pourquoi ces choix? Serions-nous incapables de fabriquer des éoliennes, des panneaux solaires? Que nenni. Ce déficit, nous le devons essentiellement à deux lobbies: Edf et Total. EdF parce que le choix typiquement français du nucléaire a bloqué totalement les investissements dans le domaine de l’énergie, Total parce que ce pétrolier a totalement paralysé les investissements dans d’autres modes de déplacement que l’automobile. Résultat de ces interventions, l’industrie française est restée vieillotte, incapable d’évolution, au bord de l’obsolescence. Sans les aides monstrueuses de l’Etat, l’industrie automobile française, par exemple, se retrouverait sur le carreau. Ce qu’on appelle être sous perfusion. Un exemple, dont je suis géographiquement proche: la DCN ( direction des chantiers navals) d’Indret. Cette entreprise nationale de chantiers navals est sans cesse au bord de l’asphyxie, compte tenu du fait que la France ne s’équipe que rarement en unités maritimes. Plutôt que de prendre des décisions radicales de reconversion, d’utiliser ce potentiel industriel métallurgique à fabriquer, par exemple, des poteaux éoliens, on le sauve régulièrement par des subventions, on commande des unités inutiles, du genre du second porte-avions, bref, on maintient notre obsolescence, l’absence de débouchés réels. Si la France souffre d’un déficit de croissance, non compte tenu du fait qu’il faudra bien, quelque jour, s’expliquer sur la logique que sous-tend la recherche effrénée de cette sacro-sainte croissance, ce n’est pas à cause de la TP. La suppression de la TP, ce n’est qu’un nouveau cadeau fait aux industriels et aux entrepreneurs, pour qu’ils puissent tranquillement continuer de tirer notre pays vers le clan des pays en voie de disparition.

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