28/01/2010
Patrons
Il est assez fréquent d’entendre dire, par exemple lorsque Le jeune facteur du NPA est l’invité des ondes, que l’on ne peut pas condamner les “patrons” en bloc et qu’il s’en trouve, des “patrons”, qui ne méritent en rien l’amalgame avec les patrons voyous du CAC 40 à gros revenus... L’argument, en général, c’est qu’on a besoin de ces gens qui “entreprennent” pour faire de la croissance et que “heureusement qu’ils sont là”.... Ben, à vrai dire... je ne suis pas convaincu. La plupart de ces “entrepreneurs” nous assomment de “nouveaux” produits du genre gadget dont l’utilité n’est pas, à mon sens, primordiale, en particulier dans les nouvelles technologies. Peu utiles sauf à créer des montagnes de déchets, ne serait-ce que dans l’emballage, créant un problème que seules les institutions sont à même de traiter. Peu utiles parce que ne créant d’emplois que dans le cadre, en général, des emplois aidés ou sous-payés, à temps partiel, et qu’elles font donc appel à des dispositifs du genre RSA, s’en remettant encore aux institutions. Peu utiles parce que la “croissance” n’est rien en soi, rien d’autre que le moyen inéluctable de combler le déficit que l’on crée tous les jours, une sorte de “cavalerie” .... Peu utiles parce qu’elles reposent sur l’idée qu’on doit “gagner son pain”, qu’on ne peut exister qu’en travaillant, et que ce genre d’initiative, du genre cautère sur une jambe de bois, ne fait que perpétuer un système manifestement bancale et nous dispense, semble nous dispenser, de réfléchir à une véritable solution. Mais l’argument le plus valable, me semble-t-il, est de poser une question: que deviennent tous ces gentils patrons lorsque leur entreprise rencontre le succès? Se privent-ils des revenus du capital? Des options? Des délocalisation? Tout cela au nom d’une morale qui ferait que lorsqu’on est un “gentil”, on reste un gentil? Mon oeil!.... Tout petit patron, même le plus gentil, est un futur patron voyou du CAC 40. C’est une évidence. Entreprendre, c’est évidemment rechercher quelque chose pour soi d’abord. C’est assez curieux comme personne, pas même Besancenot, ne se hasarde à ce genre de conclusion. Tous, ils se retranchent dans l’affirmation selon laquelle il y aurait bien, dans un système libéral, deux sortes de “patrons”. Je n’en crois rien.
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