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01/06/2011

L’insertion sociale est un scandale!....

    De quoi s’agit-il?... Le but avoué serait d’accompagner le retour à l’emploi de populations en grande difficulté. Pas seulement financière mais également sociale ou personnelle, avec, souvent, de très gros problèmes d’addiction et/ou psychiatriques et/ou d’inculture totale. Une société digne de ce nom est solidaire, c’est même ce qui fait société, ce lien entre les citoyens, qui suppose que ceux qui ont peu ou moins de problèmes d’existence viennent en aide à ceux qui ont été broyés. A ce titre, on pourrait croire que l’insertion est une forme de solidarité puisqu’on propose à des gens démunis les moyens d’une existence plus normale, en leur fournissant, parfois, les moyens de se loger, de se nourrir, qui sont des droits élémentaires de l’être humain. Mais on pourrait aussi bien leur fournir ces moyens sans pour autant exiger quoi que ce soit d’eux. Et là, on tombe sur le problème. Pourquoi ne les aide-t-on qu’à condition qu’ils travaillent? Et quel travail leur propose-t-on?

    Beaucoup des acteurs de l’insertion pensent encore fermement que l’on ne peut donner de l’argent à des pauvres, sinon au risque de les voir “boire” leur pécule plutôt que de le consacrer à l’essentiel. Beaucoup parmi les acteurs de l’insertion sont d’inspiration chrétienne et raisonnent l’aide aux démunis plus en termes de charité qu’en terme de solidarité. Or, la charité, cela se mérite. On ne donne qu’aux “bons” pauvres, et souvent, à l’extrême, qu’à ceux qui font allégeance. Pour mériter une aide, un démuni doit donc faire montre d’une certaine bonne volonté. Promettre de ne plus boire, ne plus fumer, surtout pas de l’herbe, être propre, se lever matin, renoncer à toute protestation, politique en particulier,  et travailler, mériter son salaire, gagner son pain à la sueur de son front.  S’il se montre docile, il aura droit à sa récompense. Mais de quelle récompense parle-t-on? Le travailleur en insertion obtiendra un contrat de vingt heures de travail par semaine qui lui procurera un salaire indécent, bien en-dessous du salaire minimum légal. En sus, on lui proposera, comme vous le savez, des travaux d’un intérêt généralement proche du zéro, quand ce ne sont pas des travaux de forçats. Quoi d’autre, me direz-vous, puisqu’on a affaire à une main d’oeuvre peu ou pas qualifiée, du moins est-ce ce qu’on en dit. Les employeurs de cette main d’oeuvre sont souvent de type associatif. Chacun sait qu’il s’agit, pour ces associations, du seul moyen possible d’embaucher, la nature et le peu de trésorerie disponibles dans ces structures n’autorisant pas l’emploi “normal” d’une personne. Et c’est ainsi qu’une partie des gens qui, aujourd’hui, entretiennent vos espaces urbains ou vos paysages, surveillent la sortie de vos enfants de l’école, vous accueillent dans telle ou telle association, sont tout bonnement des pseudo-esclaves sous-payés et souvent corvéables à merci, comme on le disait autrefois. Que faire d’autre pour les aider, me direz-vous? Et bien tout simplement les aider. Prendre en charge leur logement, leur soins médicaux, leurs frais quotidiens, les accompagner vers un rétablissement définitif, tant moral que physique, et, ensuite, les relâcher, une fois qu’ils sont rétablis. N’allez pas croire que le prix de ces aides serait bien plus monumental que l’actuel dispositif, puisque, pour les emplois aidés, nous cotisons tous, sous forme de dispense de charges sociales pour l’employeur, sous forme d’aides directes versées aux bénéficiaires, ainsi que sous la forme d’une détérioration de la santé globale de notre population, les plus démunis étant exposés à des maux qui finissent toujours par rejaillir sur l’ensemble des citoyens, par exemple en matière de recrudescence de certaines maladies oubliées, la tuberculose, la rougeole, pour ne citer que celles-là.

    Mais il ne suffit pas de pointer du doigt cet esclavagisme moderne. Le rôle des employeurs de personnes en “contrat aidé” ont un rôle social. Ils sont une soupape. Si ils n’existaient pas, notre société pourrait ployer sous le poids de l’injustice patente qui frappe certains de ses membres. Ces employeurs, associations, état, sont une partie du système. La partie qui participe au maintien possible du système. Ces employeurs, qu’on nous présente comme indispensables en ces temps difficiles, sont tout bonnement des complices, des collaborateurs, pourrait-on dire, de manière violente, du système capitaliste qui crée le problème. Nous ne les supportons que pour une seule raison : la bonne conscience, celle qui nous permet de continuer de gaspiller, de jouir, de vivre. Leur rôle est évident: ils empêchent toute révolte, toute revendication globale, toute indignation, puisque les plus démunis, le “déchet” de notre propre existence superficielle, est pris en charge, éliminé, bâillonné, effacé du champ visuel du plus grand nombre.

    C’est pourquoi, je l’affirme, l’insertion est un scandale!....

Commentaires

Au Second Empire, Napoléon III a fait creuser des canaux(dont certains parfaitement inutiles) pour occuper les chômeurs. Nous revenons tellement en arrière, que bientôt l'on enverra les enfants de 9 ans travailler en usine ! puisque je suis ici, je vous demande de m'indiquer comment répondre aux commentaires sur " Ecrire est un sport....", je n'ai rien de tout ce qui est proposé.

Écrit par : Marotte | 16/06/2011

les commentaires sont maintenant ouverts aux "anonymes".. excuses..

PP

Écrit par : PP | 16/06/2011

ce que je cherchais, merci

Écrit par : KesyAdepe | 01/06/2012

Les commentaires sont fermés.