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22/02/2016

Je suis définitivement coco....

Quelque jour, dans la vie d’un homme, l’évidence s’impose et, comme dirait le dramaturge (Rostand, Cyrano) , je plains celui pour qui elle ne s’impose pas. Mon évidence, ce jour, c’est que je suis communiste. Pas vraiment une surprise. Je suis tombé dedans quand j’étais petit. Grand-Père, côté maternel, alsacien et pacifiste, fut l’un des premiers adhérents de la CGT naissante, scission marquant, au congrès de Tours, 1920, la séparation entre « socialistes » de la Sfio et communistes. Je le fus donc d’abord par atavisme. Puis vint 1968, période d’éloignement légitime d’avec le totalitarisme, le dogmatisme et la tyrannie. Depuis, j’ai toujours été un militant politique errant, sans famille, indépendant, libertaire. Excepté dans une très courte période où j’ai pensé que l’appartenance au parti « Vert » pouvait être acceptable, la période où les « paysans » de la FNSEA, tous industriels de l’agriculture qui, aujourd’hui, osent enfin se déclarer favorables au FN, nous traitaient de « pastèques », parce que nous étions, selon eux, verts dehors et rouges dedans, surtout rouge dedans, pour ce qui me concernait, ce qui n’a pas duré, comme vous savez, et a provoqué mon exclusion. Aujourd’hui, sous le vert, aucun rouge. Pastèques ogm, pas mûres, sans absolument aucun rouge sous la croûte. Ce qui m’apparaît aujourd’hui comme évident, c’est que, si je me suis éloigné du communisme français en reniant son parti historique, j’ai pourtant toujours été coco. Je le suis comme Manouchian et ses amis de l’affiche rouge, je le suis comme les résistants de 40-45, comme l’étaient tous les communistes allemands déportés dès 1933, je le suis comme Dolorès Ibarruri, comme les républicains espagnols de 1936, comme Picasso, Machado ou Garcia Lorca, comme Aragon, Ferrat, Sartre, les familles Vaillant-Couturier ou Curie, Pasolini, les communistes italeins, dont Berlinguer, comme Angela Davis et quelques membres des Black Panthers, Jules Dassin, Che Guevara, Sankara, Allende, de Carvalho, Mandela ou Hô Chi Minh, comme peut l’être Badiou aujourd’hui. Je le suis également avec Zola, Hugo, Hemingway, Jack London, John Dos Passos, tous ceux dont on peut soupçonner qu’ils l’auraient été ou le furent en secret, je le suis comme aurait aimé l’être Robespierre, que je continue de revendiquer. Je le suis intellectuellement. Tout simplement parce que je suis favorable à la collectivisation des moyens de production, contre les privatisations, de l’économie, de la finance, des services et des biens publics, contre l’enrichissement indécent des dirigeants, je le suis parce que je considère que la Terre ainsi que toutes ses richesses, matérielles, terre, air, eau, gaz, pétrole, soleil, énergie, mer, rivières ou spirituelles, culture, livres, instruction, œuvres, sont à chacun d’entre nous, doivent être offertes à tous, sans restriction, et, en aucun cas, la propriété d’une société ou d’une personne. Ce qui est la définition basique du mot « communisme », tout en « commun ».... Je suis un coco historique et libertaire, un brin anarchiste, loin des partis, des dogmes, de la doctrine et du totalitarisme. Dans les années qui ont suivi 68, j’ai compris que l’idée, l’utopie soixante-huitarde, n’était qu’un avatar de la réflexion révolutionnaire, pensée dont la visée ultime n’était que la volonté d’éliminer le communisme, ce cancer de la pensée bourgeoise, cette idée qu’on ne peut décidément, à aucun prix, laisser croître. A aucun prix. Devrait-on pour cela financer Hitler comme dernier rempart. Parce que cette idée signifie tout bonnement la fin des privilèges. La véritable fin. L’inévitable aboutissement de la nuit du 4 Août 1789. On comprend l’acrimonie de la bourgeoisie et de la caste dominante, dès lors, contre l’idée communiste. BHL, Finkielkraut, Glucksmann, n’auront été, au final, qu’une tentative ultime et ochestrée du capital bourgeois contre l’idée communiste, une manière de maintenir les privilèges de la caste dirigeante, de tout changer pour que rien ne change. Une position qui les conduira, d’ailleurs, tous trois, à se prononcer en faveur de Sarkozy en 2012, même s’il faut reconnaître à BHL de ne l’avoir fait que du bout des lèvres et en se pinçant le nez. Le véritable débat, à ce moment de notre histoire récente, étant enfin apparu à cette occasion, la différence entre utopie et réal politique. Aujourd’hui, définitivement, avec la glorieuse liste de mes ancêtres ici cités, à quoi la droite ne peut rien, ou quasi, opposer, je vote pour l’utopie. Je vote pour le grand soir, pour les lendemains qui chantent. Raphaële Billetdoux a écrit un livre, Mes nuits sont plus belles que vos jours, mis en scène par Zulawsky, récemment décédé, qui résume ma pensée. Définitivement, mon utopie d’un monde meilleur sera à jamais plus belle que votre réalité, l’idée communiste plus belle que toutes les autres. Je suis définitivement coco.

 

 

 

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