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11/06/2009

Mort du PS

Ça y est, le Landerneau médiatique a son nouveau sujet: le PS serait mort. Remarquez, il serait temps qu’il se réveille. La sociale démocratie est branlante depuis un moment.... Le problème que lui pose notre époque est relativement simple, et beaucoup de “clercs” l’ont déjà souligné, il tient à son impossibilité, son refus, de gérer une contradiction incontournable des sociétés modernes: l’opposition entre l’individu et le collectif. Je me suis déjà exprimé sur le sujet, ainsi que l’ont fait, par exemple, Philippe Corcuff, certains membres du parti de gauche et même certains au PS lui-même. L’idée tourne autour du concept d’individualisme de gauche. L’individualisme est tout sauf un égoïsme. Il est un moteur puissant du progrès humain, pas du progrès matériel, du progrès des idées. Absolument toutes les “grandes” idées humaines sont les conséquences de la réflexion d’un individu. Les meilleures comme les pires. La face du monde a changé grâce ou à cause d’hommes comme Platon, Kant, Galilée, Einstein mais aussi Taras Boulba, Hitler, Napoléon ou encore Henri Ford, De Gaulle ou Herbert Von Braun. L’humanité ne peut pas se passer de la pensée de chacun de ses membres. Et aucun humain ne peut prédire quelle sera l’idée et, par conséquent, l’individu, qui bouleversera demain l’ordre présent. Or, la gauche fustige l’individualisme, jusqu’à le désigner comme l’unique responsable des catastrophes sociétales actuelles. Volontairement, par un aveuglement coupable, la gauche, la plus grande partie de la gauche, entretient la confusion entre individualisme et égoïsme. Elle se piège elle-même. D’un côté, elle désigne l’individualisme à la vindicte. De l’autre, il ne faut pas être grand clerc pour constater que ses membres influents sont absolument tous mûs par ce qu’ils qualifient eux-mêmes d’individualisme, qui n’est en fait qu’un égoïsme égocentrique. Cela s’appelle couper la branche sur laquelle on est assis. A la fin, lorsque la branche est sciée, elle tombe, entraînant avec elle tous ceux qui s’y trouvent.

Personnellement, j’ai fréquenté beaucoup de Verts et j’en côtoie encore quelques uns. Ces gens ne sont pas politisés. Rien chez eux, aucune trace, de la mythologie de gauche. Ils détestent la révolution, française, soviétique, chinoise, mexicaine, aucune, leur idole littéraire n’est pas Zola ou Aragon, ils ne partagent rien avec le “peuple de gauche”. La plupart d’entre eux n’ont qu’une motivation: ce qu’il y a dans leur assiette, la qualité de l’air qu’ils respirent, l’état de la planète qu’ils laisseront  à leurs enfants. Des préoccupations on ne peut plus individualistes. Pourtant, depuis 1997, les Verts se sont clairement situés à gauche de l’échiquier politique. Une gauche humaniste, réformiste, pleine de bons sentiments, de charité, très critiquable, mais, une gauche. Une gauche qui fait, sans le savoir, à la Jourdain, la synthèse entre l’individu et le collectif. Mes intérêts sont ceux du plus grand nombre. J’ai bien écrit “une” synthèse. A mon humble avis, il en existe d’autres, dont certaines beaucoup plus radicales et beaucoup plus en relation avec le passé de la “classe” ouvrière. Pour autant, je suis certain qu’il faut voir dans ce positionnement la raison de leur succès.

La solution de rénovation de la gauche, nous sommes plusieurs, beaucoup, à la décrire: elle consiste en une réflexion autour du concept d’individualisme de gauche, une réflexion qui lèverait d’emblée l’apparent paradoxe que contient cette locution.

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