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29/11/2011

Resto del corazon

Bon, je sais bien que j’en parle à mon aise parce que je n’en ai pas besoin personnellement et que, par conséquent, ce qui suit se rapproche de l’exercice théorique.. N’empêche, tous les ans, à l’ouverture des Restos du Coeur, je m’interroge sur le fait de savoir si la charité (c’est une charité) est ou non une bonne chose. Certes, on donne à manger à ceux qui n’ont rien. Mais, d’un autre côté, la présence de ces institutions a un rôle social et politique indéniable. Que se passerait-il si, par décision politique, les responsables de toutes les associations caritatives décidaient d’arrêter leur secours aux plus démunis? D’abord, ils crèveraient de faim, c’est certain, ce qui fait le caractère théorique de ce billet. Mais, ensuite? Quoi? Croyez-vous un instant que quelques millions de personnes, celles qui sont aidées, se laisseraient mourir devant les vitrines et les banques? Je pense que ça ne durerait que quelques jours, quelques mois au plus, avant que la paix civile devienne un vieux souvenir..... Et c’est ici qu’on touche du doigt la perversité des actions de charité : elles sont un tampon, un système involontaire de maintien de l’ordre. Et de quel ordre? Tout simplement celui des riches contre les pauvres. En fait, elles participent du système contre quoi elles luttent au quotidien tout simplement en lui permettant de se perpétuer. D’ailleurs nos gouvernements successifs ont fait, les uns après les autres, tout ce qu’ils pouvaient pour le maintien de ces associations. En vous attribuant, pas exemple, des réductions d’impôts lorsque vous faites des dons, en maintenant coûte que coûte les aides, européennes ou nationales. La charité n’a jamais été une solution aux problèmes des plus démunis. Pour une seule raison: la charité ne remet pas en cause l’ordre établi. Ce sont les riches qui donnent leur temps, leur argent, un peu de leur argent, pour nourrir les pauvres, exactement comme c’était le cas autrefois lorsque Mme la comtesse avait “ses” pauvres. Cet ordre, c’est que ceux qui ont continuent d’avoir. Pour cela, ils sont prêts à donner de leur temps, de leur pécule, la condition étant, évidemment, qu’on oublie absolument la remise en cause du principe de base.... Les bonnes gens ne sont et ne seront jamais des révolutionnaires..... C’est la raison pour laquelle je ne donne pas aux restos.... J’ai un véritable problème... Un problème éthique et politique.... Et je sais très bien que, sur ce terrain, je suis bien seul....

Commentaires

... je suis sur la même... ligne théorique ou dans le même marais éthique et pratique...

Écrit par : anne | 06/12/2011

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