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20/05/2009

Sionisme....

Très délicat débat que celui qui préoccupe une grande partie de l’intelligentsia, débat sur la différence entre sionisme et sémitisme, ou, plutôt, entre anti-sionisme et anti-sémitisme. Je ne suis pas juif. Et, depuis longtemps, je prétends, sans être entendu, sans être, même, écouté, que le problème de la shoah n’est pas un problème devant être exclusivement traité par des juifs. En laissant faire cela, on ouvre la porte à la confusion actuellement paroxystique du juif qui défend les juifs contre les noirs qui plaident pour les noirs, les arabes pour les arabes, las jaunes pour les jaunes, les rouges pour les rouges, etc... Ce piège, peu de juifs y échappent. Ils auraient avantage à laisser la place à des gens comme moi, qui ne sont pas impliqués, du moins directement, dans ce débat, et qui peuvent le poser plus en termes de morale qu’en termes d’intérêt. Je suis certain de ne pas être le seul qui, bien que non juif, peut poser les débats en termes de justice, au sens des “justes” de la seconde guerre mondiale. 


Les anti-sionistes s’appuient sur le livre de Shlomo Sand, historien juif israélien et auteur de "Comment le peuple juif fut inventé", allègrement résumé par l’affirmation:  "Le peuple juif n'existe pas", pour, le croient-ils,  confirmer, selon eux, que la shoah n’est pas ce qu’on en dit, le génocide d’un “peuple”, puisque, pensent-ils, démontrer qu’il n’y a pas de “peuple” implique l’absence de drame historique extraordinaire. Ce qu’ils n’ont pas vu, c’est que, justement, c’est une raison supplémentaire de considérer la shoah comme un moment historique absolument sans précédent et qu’on espère sans lendemain à jamais. Car, un génocide, si l’on en croit le dictionnaire, ce serait  l’élimination radicale d’un groupe ethnique. Cette définition correspond aux génocides aujourd’hui reconnus comme tels: la déportation pour esclavage des peuples noirs d’Afrique, critère ethnique, celui des Arméniens, habitants d’une région, de même que les Kurdes, génocide des Tootsies, génocide des peuples primaires d’Amérique, critères ethniques, mais correspond assez peu au “peuple” juif, finalement, puisqu’il n’y aurait pas de “peuple” juif.  Ce qui aurait présidé à l’élimination des juifs d’Europe, ne serait donc que la stigmatisation d’un croyance. Une idée, une vision, quelque chose d’intime, de l’orde de la pensée. Et ce point en fait bien un génocide “à part”. Aucun des autres ne repose sur une idée autre que le fait que certains humains sont physiquement différents. Pour la Shoah, si j’en crois les laudateurs de Shlomo Sand, aucun critère physique ni géographique, ni d’usage. Rien que l’idée qu’on est juif ou non, par conviction. Ainsi donc, ceux qui croient dénaturer la shoah, en retirant aux juifs du monde entier le droit de se sentir un point ethnique commun, ne font, finalement, que renforcer encore ce qui les dérange: l’exceptionnalité de la shoah.

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