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01/10/2009

Bal des vampires 2

Ah merde!.. Je me suis encore fait surprendre.... Polanski est juif, dites donc.... C’est une caractéristique qui ne m’avait, jusqu’ici, pas effleuré. Quel naïf, hein!..  J’ai écouté les commentaires, trouvé ceux-là ineptes, d’autres odieux, BHL bien léger sur le viol, les cathos tout à fait conformes à leurs valeurs, tout en place.. Et c’est Elsa Zylberstein, que je trouve, personnellement, aparté, au demeurant, absolument charmante ( ne vous méprenez pas: je ne la sauterais pas, j’aime la regarder.. contemplatif, je suis...) , qui m’a mis la puce à l’oreille.... On l’entend beaucoup en ce moment, à cause de sa participation au “démon d’Annah”, où elle joue, un rien, le rôle d’Annah Arendt.. Pièce qui “évoque” les rapports contre nature de Arendt et Heidegger....  Un rien, comme vous voyez.... Au détour d’une phrase, la solidarité avec Polanski sous cette forme (sic): “C’est de l’acharnement... Il a subi les nazis, le ghetto de Varsovie et on continue de le poursuivre”... Sous-entendu: parce qu’il est juif...  Ah Bah là, non, désolé.... Ce n’est pas parce que Polanski est juif et qu’il a subi l’horreur nazie qu’on peut lui accorder le droit de violer.. avec toutes les réserves sur ce terme .. Réserves qui semblent bien s’effacer, hélas, jour après jour.... Ce serait quoi l’argument?  Une réparation? Comme on a laissé faire et participé au crime nazi, alors les victimes doivent pouvoir tout faire sans poursuites? Mais, bordel de merde!... , on rêve? Les petits enfants des gens que nous avons massacrés en Algérie n’arrêtent pas de nous la faire.   Au nom de ce qu’on a commis en Afrique du Nord, ils seraient autorisés à se conduire mal en manière de rattrapage.. Eux, on ne leur accorde aucune circonstances atténuantes.. C’est quand même à peine audible, cet amalgame entre victime de la shoah et droit au viol.... L’argument souvent utilisé également, c’est que ça fait trente ans, maintenant...  La victime aurait pardonné.. Mon oeil.. La victime a touché de l’argent pour retirer sa plainte....  Je maintiens qu’il est juste que le CRIME de viol ne connaisse pas de prescription... La victime, toute sa vie, se doit d’affronter ses traumatismes, qui sont nombreux, dans ses rapports à l’autre sexe, dans ses rapports sexuels.. Un viol n’est pas pardonnable... Juif ou non, victime ou non du nazisme.... Et merde!....

Commentaires

Et pourquoi tant de mansuétude de la part des "élites" ? Peut être parce qu'il s'agit pour elles de faire -insidieusement- rappel au peuple de cette évidence : tout est permis aux êtres supérieurs ! Ce qui, bien évidemment, n'est pas le cas des autres.
Car j'ai la conviction que, au delà du "fait divers", ce que cette histoire dit du monde est d'une grande limpidité : il ne serait pas partagé entre dominants et dominés, entre forts et faibles, entre riches et pauvres ; non, il serait plutôt partagé entre "êtres supérieurs" et "êtres inférieurs".
Depuis le nazisme, il n'est plus politiquement correct d'énoncer tout haut ce genre de propos. Mais ça n'empêche pas d'y adhérer dans le secret de la pensée intime. Et mon sentiment est que, justement, un nombre toujours croissant d'individus y adhèrent, pas seulement "à droite" au demeurant.
Qui se souvient de la déclaration universelle des droits de l'homme ? Qui connaît seulement les trente articles du texte de 1948 ? La réponse à ces questions est au vrai sans intérêt. Plus intéressant, et beaucoup plus effrayant aussi, est cette réalité : en un demi siècle, on est passé de "l'égalité entre les hommes" puis de "l'égalité des chances entre les hommes" à des démonstrations continuelles de cette "évidence", les hommes ne sont pas égaux entre eux.
Hier Tatcher et Bush tenaient -implicitement- ce discours. Aujourd'hui c'est Berlusconi et Poutine. Il est aisé, sinon de le prouver, du moins de s'en convaincre par l'analyse à la fois des discours et des politiques des "dominants" des vingt dernières années.
L'affaire Polanski nous dit que cette vision de l'humanité a contaminé non seulement le monde politique et économique mais aussi celui de la culture.

Écrit par : Raymond | 04/10/2009

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