Livre

 

 

 

 

 

 

 

Le travail, une valeur en voie de disparition? Quand est apparu ce livre de D. Méda (Mars 1995), je suis convaincu que nous sommes un certain nombre à nous être dit in petto: Tiens!..... Ce “Tiens!...”, c’était à la fois un espoir, c’est très vilain, et une espérance, ce qui est pire. Nous nous disions que “quelque chose” des années passées avait une chance de revenir sur le devant de la scène..... Le genre, en résumé: je vais pas passer ma vie à la perdre pour la gagner..... Ce livre est réédité..... Ce qui est un signe encourageant...... Quand il est sorti, moi, personnellement, je me suis senti pousser des ailes. Je me suis dit que ça y est, ça y était, le balancier avait atteint son apogée et qu’il se décidait enfin à revenir. J’étais un brin enthousiaste.... Ce qui ne surprendra aucune des personnes qui me connaissent. Un bon petit taureau. Disons que la réflexion n’était pas à son terme. Ce qui ne m’a pas empêché, en pleine euphorie, d’exhumer, de ma bibliothèque personnelle, mon exemplaire de “travailler deux heures par jour”....... Je trouvais que c’était l’heure. Je n’ai pas été déçu.... J’ai travaillé six mois.. Je me suis autofinancé des voyages, j’ai rencontré tous les acteurs vivants du livre de 1977, j’ai travaillé à la mise ne forme des interviews, tout ça, et, à la fin, je me suis adressé au Seuil pour leur proposer un retour sur “travailler deux heures par jour”.. Une bonne idée, non, au moment où le slogan le plus populaire était “travailler plus pour gagner plus”..... Mon point de vue n’a pas plu.. Je suis obsolète, dépassé, d’un autre âge, vous voyez, ce genre d’amabilités.... La directrice de collection à qui j’ai eu affaire m’a incité à faire, justement, un livre dans lequel je soulignerais le changement d’état d’esprit entre les années 70 et nos jours d’hui..... Le contraire de mon projet, quoi!..... S’il en est encore pour se demander d’où vient la norme, s’il existe un complot, la réponse est simple: non, non, ça marche tout seul... On ne parle plus de ces choses, mon pauvre vieux!.... Ça sent la poussière... Pourtant, je trouve que ce sera toujours une idée neuve, celle qui consisterait à faire accepter l’idée qu’il existe une vie en dehors du travail. Je ne suis pas le premier.. Lafargue avait déjà mis la barre très haut.... J’espère ne pas être le dernier. L’idée à laquelle je dois me faire, c’est simplement que je ne serai pas celui par lequel elle reviendra. Mais je suis tranquille: elle reviendra. En attendant, lisez les livres de Dominique Méda qui, elle, a la chance de pouvoir jouer le rôle du petit caillou blanc sur le chemin.....